Ce duo chorégraphique a pour objectif de mettre en scène deux générations hétéroclites sous forme d’un dialogue chorégraphique:

un passage entre les âges, une rencontre entre les corps. 

Ce duo associe deux danseurs éloignés par le temps et l'âge: lui 75 ans, elle 28. En axant la recherche à la fois sur ces deux corps discordants et sur le lien social qui nous unit ou nous ségrègue dans une société de plus en plus plurigénérationnelle, ce duo s'articule autour d'un travail corporel d’une part et sociétal, familial ensuite. 

L’enjeu est de trouver le point d’équilibre entre un corps fragile et un corps ancré. Comment cette contrainte peut devenir une force, tant dans nos capacités morales que nos incapacités physiques? La notion de passage est la clé de lecture de cette combinaison. On y retrouve les notions de trace, d’empreinte, de mémoire, d’héritage et de métamorphose des corps. 

Ce sont deux cultures, deux mémoires, deux vécus, deux matières qui se croisent dans leur liberté créatrice. Une manoeuvre corporelle délicate qui nous permet de transposer un même mouvement en fonction de son interprète et d’y trouver les points de passage en soi. Cette transgression nous interroge à la fois sur la place du corps dansant et de sa condition physique. Elle nous pose aussi la question du lien social entre des générations de plus en plus éloignées par le temps et l’environnement. Forme de socialisation ascendante, la jeune génération instruit de plus en plus l'ancienne. La jeune génération est symbolisée par l’action, l’urgence, la prise de risque et la mobilité alors que l'ancienne aspire à la prudence, la concentration, la fragilité et le déséquilibre. Ce duo met en exergue l’importance de cette relation qui hier, aujourd’hui et demain nous a construit, construit et construira nos sociétés.